Histoire du village

Sévignacq est étendu sur un plateau fertile entre les rives du Gabas et celles du Lasset.
Maints indices permettent d'établir la présence d'un habitat dès l'époque gallo-romaine. Des recherches archéologiques menées par l'université de Pau ont mis en évidence des vestiges encore plus anciens, dont outils, flèches, bris de céramique, une dizaine de tumuli, prouvant que les lieux étaient occupés avant l'âge de bronze (-4000 ans).
Le village, occupé depuis l'Âge du Fer, fut probablement le domaine d'un certains Sabinius à l'époque gallo-romaine, d'où l'origine du nom.

Il ressort également qu'il existait 3 zones d'habitat à l'époque romaine (près de l'église, au sud du village et au quartier Laspoudges). Ces conclusions ont été déterminées grâce à la découverte sur les lieux d'amphores, tuiles, céramiques et autres débris. Le passage dans la commune du chemin de Saint-Pé, voie pastorale fréquentée dès la préhistoire, peut expliquer en grande partie cette richesse en vestiges.
Au cours des Xe et Xle siècles, le développement du village s'est effectué à partir du lieu-dit Castérot, autour de l'église, laquelle a été reconstruite sur les bases de l'ancienne, elle-même établie sur une butte qui était en fait un ancien oppidum.
 


Vers l'an 1070, un fait insolite s'est passé à Sévignacq : en présence de l'évêque Grégoire de Lescar, le seigneur Gracias Arnaud de Desast trucida un de ses semblables et pour la pénitence de l'homicide, il dut faire don de l'église au dit évêque. Un de ses successeurs Ézarnald de Desast revint sur ce don qu'il se réappropria : en conséquence de quoi, il fut excommunié.
A cette époque un enclos ecclésial, délimité par des fossés formant une enceinte, était censé garantir la Paix de Dieu.
 
Le village, de type castelnau, est mentionné dès 1140 sous le nom de Sevinhacum en 1140 et sous celui de Sevinhac d'Arrer en 1385. Dans la trentaine d'ostaùs de l'époque, figuraient ceux d'un barbier, d'un forgeron et le couple curé-cagots. Ces derniers avaient leur cimetière particulier au lieu-dit "La Gleysiole de Balère". Pour insulter quelqu'un, on lui disait cette phrase suffisamment explicite : « Qu'as l'ayoou a la glèysoto dé Baléro » (tu as l'aïeul à la minuscule église de Balère).
 
L'église romane Saint-Pierre date des XI° et XII° siècles et fut remaniée au XV° siècle (voir patrimoine). Cette église servit de temple du temps de la réforme et subit quelques dégradations au moment des troubles religieux. Les gens de la R.P.R. (religion prétendument réformée, suivant les catholiques) étaient en effet nombreux à Sévignacq, et défendirent âprement leur foi.

Au XVIIe siècle, Catherine de Gramont (fille de Diane "Corisande" d'Andoins, Comtesse de Guiche et célèbre maîtresse d'Henri IV), vécut cinq ans à Sévignacq, "au Château", et fut enterrée en l'église du village, où elle repose depuis 1627 sous une dalle funéraire en marbre blanc, à l'entrée de l'édifice.


La seigneurie était le centre d'une claû (clé) qui indiquait un système défensif verrouillé autonome : outre Sévignacq, en faisaient partie les villages de Baziet, Loubée, Coslédaà et Lube. Elle était curieusement détenue par des abbés laïques (et vice-versa) : en 1782, le détenteur était Jean de Bataille, d'où la présence du château du même nom, bâti au XVllle siècle.
On note aussi la présence de moulins dont un de 1732 et celui de Larribère de 1859 (restauré).
 
Près de Sévignacq, se trouvait Loubée, un hameau aujourd'hui rattaché à Sévignacq, enserré entre Mouhous et Carrère, séparé de Coslédaà par le petit Lées.  Cette communauté est citée en 1547 (d'après P. Raymond). En 1569, les biens ecclésiastiques de « Domenger de Vidau, rector de Cabidos... prébender... de Lube...» sont mis à ferme. En 1673, le « Parsan de Lubbet » dépend du Seigneur de Sévignacq. En 1682, Jacques de Colomiès, sieur d'Escoubès, Lubée et Baziet est reçu aux États à ce titre. Constant Lacoste démontre qu'il y eut bien une église à Loubée, conformément à la tradition, qui fut détruite avant la fin du XVII' siècle. Il est en effet question de la prébende de Loubée en 1696 et en 1749... Cette église se serait trouvée au carrefour du chemin passant devant l'école et l'oratoire... Cet oratoire a été dressé devant un tumulus qui fut fouillé et livra quelques poteries aujourd'hui disparues...

D'après André Anglade "Vic-Bilh le vieux pays" et Hubert Dutech « Lo noste Béarn »
 

LISTE DES MAIRES DE SÉVIGNACQ